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COMEAU JEAN - artiste du papier
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#MM25_28
Le temps n'existe pas
Papier japonais et peinture acrylique sur panneau
16 X 16po
2024
«Le temps n'existe pas».
Quand on travaille le papier comme médium artistique, c'est la conclusion à laquelle on finit toujours par arriver: le temps n'existe pas. Origami, tessellation, kirigami, papiers collés, papier froissé ne sont que quelques techniques parmi toutes celles développées au cours des siècles par des milliers d'artistes qui ont décidé de s'exprimer à travers ce médium inépuisable. Aujourd'hui, les délicates et précieuses techniques d'un passé lointain, issues d'une culture qu'on a peine à comprendre, côtoient de folles inventions que seuls des ordinateurs performants et des machines à découper complexes peuvent réaliser; on retrouve exposés dans la même vitrine la modeste grue qu'on dit chargée de pouvoirs pacificateurs et le module issu de spéculations mathématiques destiné à inspirer les satellites les plus complexes. Le temps n'existe pas.
Il existe peu de matériaux qui offrent autant de variété: textures, épaisseurs, dimensions, couleurs, résistance, opacité; avec ou sans acide; teinture naturelle ou chimique; lisse ou texturé; imprimé ou vierge; usiné ou fait main; on l'appelle vélin, parchemin, papyrus, chiffon, washi, couché, crépon, vergé, ciré, paraffiné ou journal; papier kraft, de soie, de riz, glassine. La liste semble interminable. Et ce qui est formidable, c'est que chacun a son caractère propre, ses qualités et ses défauts. Parfois même, la qualité de l'un est le défaut de l'autre. Chercher le bon papier, expérimenter, se tromper, recommencer c'est la base du travail. Et quand on pense avoir trouvé, c'est bien souvent qu'on ignore ce qui nous attend au détour! Il faut être patient car le temps n'existe pas.
Travailler le papier c'est apprendre à se soumettre à ce matériau qui ne fait pas de compromis. Si on tente d'aller contre sa nature, il se rebelle et, tôt ou tard, il nous le fait payer: la gravure s'efface, le pliage s'effondre, le document jaunit, sèche puis s'émiette. Le papier n'est pas pressé; il exige patience et respect; pour lui, le temps n'existe pas.
Source : Jean Comeau
Papier japonais et peinture acrylique sur panneau
16 X 16po
2024
«Le temps n'existe pas».
Quand on travaille le papier comme médium artistique, c'est la conclusion à laquelle on finit toujours par arriver: le temps n'existe pas. Origami, tessellation, kirigami, papiers collés, papier froissé ne sont que quelques techniques parmi toutes celles développées au cours des siècles par des milliers d'artistes qui ont décidé de s'exprimer à travers ce médium inépuisable. Aujourd'hui, les délicates et précieuses techniques d'un passé lointain, issues d'une culture qu'on a peine à comprendre, côtoient de folles inventions que seuls des ordinateurs performants et des machines à découper complexes peuvent réaliser; on retrouve exposés dans la même vitrine la modeste grue qu'on dit chargée de pouvoirs pacificateurs et le module issu de spéculations mathématiques destiné à inspirer les satellites les plus complexes. Le temps n'existe pas.
Il existe peu de matériaux qui offrent autant de variété: textures, épaisseurs, dimensions, couleurs, résistance, opacité; avec ou sans acide; teinture naturelle ou chimique; lisse ou texturé; imprimé ou vierge; usiné ou fait main; on l'appelle vélin, parchemin, papyrus, chiffon, washi, couché, crépon, vergé, ciré, paraffiné ou journal; papier kraft, de soie, de riz, glassine. La liste semble interminable. Et ce qui est formidable, c'est que chacun a son caractère propre, ses qualités et ses défauts. Parfois même, la qualité de l'un est le défaut de l'autre. Chercher le bon papier, expérimenter, se tromper, recommencer c'est la base du travail. Et quand on pense avoir trouvé, c'est bien souvent qu'on ignore ce qui nous attend au détour! Il faut être patient car le temps n'existe pas.
Travailler le papier c'est apprendre à se soumettre à ce matériau qui ne fait pas de compromis. Si on tente d'aller contre sa nature, il se rebelle et, tôt ou tard, il nous le fait payer: la gravure s'efface, le pliage s'effondre, le document jaunit, sèche puis s'émiette. Le papier n'est pas pressé; il exige patience et respect; pour lui, le temps n'existe pas.
Source : Jean Comeau
Gracieuseté de : Jean Comeau
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